A partir d’enregistrements vidéo, cette équipe de l’Université du Michigan met non seulement en évidence une communication souvent déficiente entre les infirmières et les médecins mais identifie les causes possibles de ces échecs. Des observations qualitatives, présentées dans le BMJ Quality and Safety qui appellent au dialogue bien sûr et à une intervention possible, pour améliorer la communication et la qualité des soins.
Aux Etats-Unis, les auteurs chiffrent à 250.000 le nombre de décès chaque année, causés par une erreur médicale. Leur recherche menée sur les causes de ces erreurs aboutit à une majorité d’erreurs « cognitives » de traitement de l’information et des données patients par le médecin. Un état des lieux, présenté dans la revue Diagnosis qui appelle à mettre en place de nouveaux protocoles, permettant de limiter ces erreurs diagnostiques.
Combien de temps écoutez-vous vos patients ? En moyenne, les patients ont environ 11 secondes pour expliquer les raisons de leur consultation avant d’être interrompus par leur médecin. Seul un médecin sur 3 offre à ses patients l’opportunité d’expliquer la situation. Bref, cette étude de l’Université de Floride et de la Mayo Clinic montre à quel point la priorité chez certains médecins est d’accélérer la consultation.
L’intelligence artificielle (IA) est très probablement pleine de promesses pour l’analyse des données médicales pour le diagnostic ou la décision thérapeutique. Mais ce type de technologie peut-il fonctionner aussi bien, en termes de qualité des décisions et des soins, qu’un médecin bien humain ? Cette étude réalisée par des informaticiens du massachusetts Institute of Technology (MIT) suggère que les médecins humains apportent une dimension que l’intelligence artificielle ne peut atteindre à ce jour.
Les médecins résidents qui visitent les patients au domicile, après les avoir suivis en hospitalisation, ils sont alors mieux en mesure d’évaluer leurs besoins, de comprendre et préciser le rôle des services communautaires et de santé de proximité et de veiller à la qualité de la transition et de la continuité des soins. Cette proposition d’une équipe de l’École de médecine de l’Université de Boston (BUSM) qui vient bouleverser- hors HAD- les usages en élargissant finalement le suivi hospitalier au-delà du retour au domicile, illustre, dans la revue Gerontology & Geriatrics Education, la nécessité, tant pour le patient que pour le système de santé, d’une coordination ville-hôpital renforcée.
Les patients sujets à transfert inter-hospitalier sont, dans la plupart des cas, à vulnérabilité élevée. Une communication incomplète des dossiers entre établissements peut entraîner des conséquences sévères sur la qualité des soins aux patients et sur les taux de survie. Cette équipe de l’University of Minnesota sensibilise au risque de mauvaise communication lors des transferts de patients entre hôpitaux et montre comment une bonne transmission des données d’un établissement à l’autre et d’une équipe à l’autre, peut améliorer les résultats des patients.
Une partie des réadmissions dépendent de facteurs sur lesquels les hôpitaux ont peu de contrôle, relève cette étude du Centre médical Beth Israel Deaconess. Mieux, ces facteurs semblent évoluer selon le délai de réadmission…L’étude, publiée dans les Annals of Internal Medicine, montre, en particulier, que lorsqu’il s’agit de réadmissions tardives, les maisons et structures de santé et « le domicile » ou « la ville » ont un rôle clé à jouer.
Les temps d’attente excessifs pour les rendez-vous chez les spécialistes constituent un sérieux obstacle pour l’accès aux soins. Pour améliorer l’accès aux soins spécialisés et réduire les temps d’attente, cette équipe de l’Ontario (Canada), a lancé, en avril 2011, un programme de consultation électronique, « eSpecialty eConsult ». Ce retour d’expérience, 5 années plus tard, confirme toute l’efficacité, la croissance et la durabilité de ce type de télémédecine, ancré dans les soins primaires et ouvert vers les soins spécialisés.
Plus encore qu’un environnement de soins dangereux (IAS), l’épuisement professionnel des médecins est en cause dans la survenue de erreurs médicales, relève cette équipe de l’École de médecine de l’Université de Stanford. De nombreux protocoles ont en effet été mis en œuvre pour tenter d’éliminer les risques d’infection, de complications et d’optimiser la sécurité et la qualité des soins mais beaucoup reste à faire pour améliorer les facteurs de l’environnement de travail qui mènent à l’épuisement des professionnels de santé.
Plus de la moitié des médecins présente des symptômes d’épuisement professionnel. Cependant, l’épuisement professionnel des médecins dans les petites structures de soins primaires est considérablement plus faible que la moyenne nationale, relève cette étude du New York University Langone Health. Certes une étude américaine mais qui aboutit à des conclusions universelles. Plus d’évolution, plus d’autonomie, plus de dialogue entre confrères dans ces structures à taille plus humaines réduisent le risque de burn out des médecins et ainsi, favorisent la qualité et la continuité des soins.