Une partie des réadmissions dépendent de facteurs sur lesquels les hôpitaux ont peu de contrôle, relève cette étude du Centre médical Beth Israel Deaconess. Mieux, ces facteurs semblent évoluer selon le délai de réadmission…L’étude, publiée dans les Annals of Internal Medicine, montre, en particulier, que lorsqu’il s’agit de réadmissions tardives, les maisons et structures de santé et « le domicile » ou « la ville » ont un rôle clé à jouer.
L’un des principaux objectifs du système de santé est de prévenir et réduire les réadmissions non planifiées des patients après leur sortie de l’hôpital. Cette étude révèle que le moyen de limiter les réadmissions change au fil du temps : les réadmissions intervenant dans la première semaine après la sortie sont souvent évitables par l’hôpital, c’est-à-dire durant la première hospitalisation, alors que les réadmissions tardives sont souvent liées à un accès difficile des patients aux consultations externes. Dans ce cas, les structures de santé de proximité et les professionnels libéraux doivent être en première ligne.
Préparer le retour au domicile : « Les patients sortis d’hospitalisation qui se remettent de maladies chroniques doivent souvent faire face à de nouveaux défis logistiques durant leur rétablissement », explique, en substance, le Dr Kelly Graham, du BIDMC, également professeur de médecine à la Harvard Medical School : « Les hôpitaux et les cliniques ou autres structures de santé externes doivent donc travailler ensemble de façon plus coordonnée et transparente pour s’assurer que les patients sont soutenus et équipés pour gérer ces défis au retour au domicile ».
C’est l’analyse des données de 822 patients en médecine générale réadmis dans 10 hôpitaux universitaires aux États-Unis qui constate que :
- 36,2% des réadmissions précoces vs 23,0% des réadmissions tardives sont évitables ;
- les hôpitaux sont confirmés comme les meilleurs acteurs pour prévenir les réadmissions précoces,
- les structures et les professionnels de santé de proximité, pour prévenir les réadmissions tardives.
Les sorties prématurées et les décisions médicales erronées concernant le diagnostic et la prise en charge au cours de l’hospitalisation initiale sont des facteurs fréquents de réadmission précoce. En revanche, les réadmissions ultérieures sont le plus souvent causées par des facteurs sur lesquels l’hôpital exerce un contrôle moins direct, comme la surveillance et la gestion des symptômes des patients une fois de retour au domicile. En bref, les réadmissions dans la semaine qui suit la sortie sont plus simples à éviter et plus susceptibles d’être causées par des facteurs « hospitaliers », vs les réadmissions intervenant 30 jours ou plus après la sortie, qui dépendent plus du soin à domicile. Pourtant, dans de nombreux cas, les environnements ou organisations ambulatoires ne sont pas impliqués dans ces efforts de gestion de cette période à haut risque, ce qui entraîne une mauvaise coordination des soins et des résultats parfois néfastes pour les patients.
Il s’agit donc de faire appel au système de soins ambulatoires, « à la ville », aux structures de proximité comme les pôles ou maisons de santé avec une attention particulière portée à l’amélioration de l’accès aux soins primaires des patients en sortie d’hospitalisation. Mais également de veiller à ne pas trop réduire la durée du séjour à l’hôpital, un facteur incontestable de réadmissions précoces, concluent les auteurs.
Source: Annals of Internal Medicine 5 June 2018 DOI: 10.7326/M17-1724 Preventability of Early Versus Late Hospital Readmissions in a National Cohort of General Medicine Patients (Visuel BIDMC)
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