Les agents de santé communautaires n’ont pas reçu de formation clinique mais sont formés pour faire le lien entre les usagers « de la communauté » et les systèmes de santé. A l’heure de la pénurie de personnels médicaux et paramédicaux, de nombreuses études s’interrogent sur l’optimisation du rôle de ces professionnels. Cette recherche, menée dans un hôpital communautaire du Kentucky, suggère que le suivi des patients, post-chirurgie par un agent de santé communautaire pourrait réduire considérablement les taux de réadmission dans les hôpitaux. Des données, présentées dans la revue Health Education Research, qui répondent à l’évolution, nécessaire, des organisations de santé.
Un agent de santé a reçu une formation lui permettant de « promouvoir » la santé, d’inciter à la prévention, et de faire le lien entre les services de santé et les patients, par exemple par l’assistance à la prise de rendez-vous médicaux et à l’accès au transport et en particulier pour les patients fragilisés et à risque élevé. Ici, l’étude est menée aux Etats-Unis (Kentucky) où les agents de santé existent depuis les années 60. Ces agents peuvent être déployés beaucoup plus rapidement que les professionnels de santé plus qualifiés et leur contact permanent, de première ligne avec les patients leur permet d’améliorer l’expérience, le parcours de soins et l’éducation des patients.
20% des patients « opérés » sont réadmis dans les 30 jours suivant la sortie de l’hôpital : parmi les patients les plus fragiles, il y a ceux qui sortent de l’hôpital, après une intervention chirurgicale. Ces patients se retrouvent parfois seuls à devoir assumer des responsabilités importantes, au-delà de l’observance des soins de suite et des traitements, ce qui entraîne un risque élevé de réadmission. Les chercheurs estiment, qu’aux seuls Etats-Unis, ces réadmissions post-chirurgie entraînent 17 milliards de dollars de dépenses de santé chaque année. Pourtant une grande majorité de ces réadmissions est évitable.
Un test concluant à l’hôpital communautaire du Kentucky : l’étude a été menée au Centre médical régional de St. Claire à Morehead. Les patients hospitalisés (hommes et femmes), âgés de plus de 18 ans présentant un risque élevé de réadmission en raison d’antécédents médicaux, chirurgicaux et de problèmes de santé ont été suivi par un agent dans le cadre d’un plan personnalisé de soutien social (aide à domicile, transport, identification des ressources communautaires nécessaires…). La mesure des résultats comprenait les taux de réadmissions à l’hôpital. L’expérience montre :
- une réduction relative de 56% des taux de réadmissions à l’hôpital à 30 jours ;
- une réduction de 77% des symptômes d’anxiété.
La contribution de ces agents de santé peut être considérable sur la Santé globale, concluent les auteurs. Des aides simples, comme aider au paiement des factures, à l’accès à des aliments frais, viennent compléter la médecine traditionnelle dans les cliniques et les hôpitaux.
Source: Health Education Research 21 February 2018 DOI: 10.1093/her/cyx064 Reducing 30-day readmission rates in a high-risk population using a lay-health worker model in Appalachia Kentucky
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